Alison Luke
1) Quel poste occupez-vous présentement et quel est votre titre officiel?
Je suis la boursière postdoctorale Crawford/Jarislowsky en politique de la santé. Je dirige actuellement l’évaluation de NaviCare-SoinsNavi, un centre d’orientation au Nouveau-Brunswick destiné aux enfants ayant des troubles médicaux complexes. Le centre a pour objectif principal de favoriser la prestation de soins plus pratiques et intégrés afin de répondre aux besoins physiques, mentaux, affectifs et sociaux des enfants et de leur famille.
2) Quelle formation avez-vous reçue?
J’ai obtenu mon baccalauréat en études anglaises de l’UNB à Fredericton. J’ai reçu ma maîtrise de l’Université de Guelph. Ma recherche traitait des sentiments culturels des résidents de l’Alberta et de l’Ontario à l’égard des identités sociales des pauvres et des sans-abri. Mon doctorat, qui m’a été décerné par l’Université de Waterloo, portait sur l’évolution des sentiments culturels à l’égard des identités canadiennes sur une période de 20 ans.
3) Parlez-nous un peu de votre parcours professionnel. D’où vient votre passion pour la recherche ou le travail que vous faites et comment s’est-elle développée?
Ma mère s’est toujours intéressée aux questions touchant la pauvreté. Elle faisait partie du groupe qui a créé le premier refuge pour hommes à Fredericton et elle passait une bonne partie de son temps à aider les gens. Je me rappelle être allée au refuge pour sans-abri avec elle à Fredericton pour visiter ses « anges ». Ce désir de changer les choses en mieux m’a vraiment marquée. Ma recherche se rapporte toujours à l’inégalité sociale. Après avoir obtenu mon doctorat, j’ai travaillé comme assistante à la recherche à un projet lié à la santé. C’est cette expérience qui m’a menée vers la sociologie de la santé. Depuis, j’ai enseigné plusieurs cours de santé à l’UNB à Saint John où j’ai découvert cette possibilité postdoctorale. Elle semblait me convenir parfaitement!
4) Parlez-nous d’un ou deux de vos projets actuels?
Au cours de la dernière année, j’ai aidé à élaborer et à mettre en œuvre le projet NaviCare-SoinsNavi. Ma principale contribution a été l’analyse environnementale des programmes d’orientation destinés aux patients pédiatriques au Canada. Je travaille actuellement à l’évaluation du centre. Nous en sommes toujours aux premières étapes, car le centre a seulement été lancé en janvier dernier. Nous effectuerons des entretiens semi-structurés avec les familles et les fournisseurs de soins qui utilisent le centre, de même qu’avec les professionnels (santé, éducation, services sociaux) qui dirigent une famille vers le centre ou qui utilisent eux-mêmes le centre.
5) Comment vos recherches ou votre travail peuvent-ils contribuer, selon vous, à l’élaboration de politiques publiques fondées sur des données probantes?
J’espère que la recherche que nous menons avec le centre NaviCare-SoinsNavi permettra de mieux coordonner les soins destinés aux enfants néo-brunswickois aux prises avec des troubles médicaux complexes et d’améliorer leur qualité de vie ainsi que celle de leur famille. Si le modèle de soins donne de bons résultats, il pourrait être appliqué à d’autres populations, notamment les adultes aux prises avec des troubles chroniques et complexes.
6) Décrivez-nous certaines de vos réalisations passées qui ont été importantes dans votre cheminement professionnel. Ont-elles contribué à promouvoir des politiques publiques fondées sur des données probantes?
Après avoir terminé mon doctorat, j’ai commencé à enseigner à temps partiel. J’adore l’enseignement et j’ai été ravie d’avoir la possibilité d’échanger et d’apprendre avec mes étudiants. Quand j’ai été invitée à enseigner le cours de sociologie de la santé, j’étais très enthousiaste. Ce cours réunissait bon nombre des sujets pour lesquels je me passionnais : l’inégalité sociale, les déterminants sociaux de la santé et le lien entre la recherche et les politiques. Ce cours, de même que les autres cours que j’ai donnés, a obtenu beaucoup de succès. J’ai habituellement des listes d’attente et j’ai été candidate à un prix pour l’enseignement. Quand j’ai obtenu la bourse postdoctorale Crawford/Jarislowsky en politique de la santé, j’étais aux anges. Cette bourse m’a donné une merveilleuse occasion de faire de la recherche qui, avec un peu d’espoir, guidera l’élaboration de politiques qui auront un impact réel et amélioreront la vie des enfants et des familles au Nouveau-Brunswick.
7) Décrivez en quelques phrases comment vous avez participé aux activités du RRPSNB et comment votre relation avec le Réseau a contribué à votre travail ou à vos recherches et/ou aux politiques sociales/économiques?
Je suis membre du RRPSNB depuis maintenant quelques années. Je participe régulièrement aux forums et rencontres de réseautage. Ils m’ont permis de réunir divers intervenants des organismes communautaires, du gouvernement et du milieu universitaire pour discuter de la recherche et de l’élaboration de politiques efficaces. Plus récemment, j’ai été membre du comité consultatif pour le Forum de recherche sur les politiques publiques du Nouveau-Brunswick de 2017, qui portait sur les déterminants sociaux de la santé.
8) Auriez-vous quelque chose à ajouter, un mot de la fin?
J’adore le théâtre! Mon projet initial était de déménager à Toronto pour devenir une actrice. Ce qui est intéressant, c’est que lorsque j’ai commencé ma maîtrise en sociologie, j’ai été attirée vers l’analyse dramaturgique et tout a pris un sens. J’ai eu l’impression que je pouvais unir mon désir d’apprentissage continu, mon intérêt pour la justice sociale et mon amour du théâtre pour comprendre la condition humaine. Le reste, comme on dit, appartient à l’histoire!