Janet Durkee-Lloyd
1) Quel poste occupez-vous présentement et quel est votre titre officiel?
B.A. (distinction) en psychologie – Université Acadia
M.A. en sociologie – Université Acadia
Certificat de gérontologie – Université Mount Saint Vincent
Ph. D. en psychologie – University of Wales
2) Quelle formation avez-vous reçue?
Ma formation est assez multidisciplinaire. Pendant la majeure partie de mes études, je me suis intéressée à la gérontologie, tant du point de vue psychologique que sociologique. J’ai étudié l’autoperception de l’âge chez les personnes âgées dans la collectivité et dans les institutions puis je me suis penchée sur l’étude de la manière dont la retraite est vécue, avec ses aspects psychologiques et sociologiques, au sein de groupes professionnels spécifiques. Au cours de mon doctorat, je me suis un peu éloignée de la gérontologie pour me tourner directement vers la relation entre le type psychologique et l’épuisement professionnel chez des individus occupant des postes particuliers.
3) Parlez-nous un peu de votre parcours professionnel. D’où vient votre passion pour la recherche ou le travail que vous faites et comment s’est-elle développée?
Ma carrière a été assez variée, mais a toujours tourné principalement autour du vieillissement et comme beaucoup de gérontologues, ce sont mes grands-parents qui ont motivé mon intérêt pour ce domaine d’étude. Même si je suis enseignante-chercheuse dans deux disciplines, ma première passion reste la gérontologie. Pendant cinq ans, j’ai travaillé à temps plein dans le service administratif d’une grande société spécialisée dans les logements tous niveaux pour personnes âgées, où j’étais principalement responsable des maisons de soins. Ces années ont été inestimables et m’ont permis de comprendre le fonctionnement des soins de longue durée et des nombreux défis, complexités, politiques, procédures, réglementations, et victoires qui font partie de ce système. Associer cette expérience à ma formation universitaire me permet d’être une enseignante-chercheuse mieux informée.
4) Parlez-nous d’un ou deux de vos projets actuels.
Pour l’un de mes actuels projets de recherche, je m’intéresse à la manière dont les personnes âgées au Nouveau-Brunswick ont accès à l’information, aux programmes et aux services. Plusieurs variables, comme le bilinguisme de la population, le taux d’alphabétisation ou encore la possibilité d’accéder à des ordinateurs et de les utiliser, méritent ici un examen approfondi de leurs répercussions sur ce processus. Une étude pilote visant à observer ces variables dans un contexte rural et urbain est en cours de réalisation.
5) Comment vos recherches ou votre travail peuvent-ils contribuer, selon vous, à l’élaboration de politiques publiques fondées sur des données probantes?
Pour fournir aux personnes âgées des programmes et des services, il est essentiel que ceux-ci soient accessibles par des moyens adaptés à leurs besoins. La création de plateformes rendant cet accès plus simple avantagera autant les prestataires de services que les utilisateurs. En fin de compte, un meilleur accès à l’information, aux services et aux programmes augmentera la qualité de vie des personnes âgées résidant au Nouveau-Brunswick.
6) Décrivez-nous certaines de vos réalisations passées qui ont été importantes dans votre cheminement professionnel. Ont-elles contribué à promouvoir des politiques publiques fondées sur des données probantes?
Au début de ma carrière, j’ai eu le privilège de réaliser une évaluation des besoins pour les personnes âgées issues de divers groupes ethniques de la région d’Halifax-Dartmouth. Les résultats de cette étude ont été utilisés directement pour concevoir des stratégies, des programmes et de la documentation.
7) Décrivez en quelques phrases comment vous avez participé aux activités du RRPSNB et comment votre relation avec le Réseau a contribué à votre travail ou à vos recherches et/ou aux politiques sociales/économiques.
Le Nouveau-Brunswick a beau être une petite province, il est souvent difficile de faire le lien entre des intérêts de recherche communs. Le RRPSNB joue un rôle très important en réunissant les chercheurs et les praticiens pour que la recherche fondée sur des données probantes puisse aider à éclairer la politique publique. Le RRPSNB a également joué un rôle essentiel en m’indiquant les ressources disponibles (bases de données, possibilités de financement) et en me mettant en relation avec d’autres chercheurs aux intérêts communs. Le personnel est très accessible, répond rapidement et fait preuve d’un véritable intérêt pour toute idée et tout projet : un soutien inestimable!
8) Auriez-vous quelque chose à ajouter, un mot de la fin?
Lorsque je travaillais dans le secteur des maisons de soins, mon bureau se trouvait au bout du couloir, dans un espace administratif situé à l’arrière d’une grande maison de soins. Souvent, les résidents de la maison faisaient tout le chemin jusqu’à l’arrière du bâtiment pour nous rendre visite. Lors d’une de ces visites, un résident et moi discutions lorsqu’il m’a dit : « Vous savez, tout le monde ici s’occupe bien de moi, mais je veux juste rentrer chez moi. » Cette phrase m’est restée et m’a motivée, par le biais de ma formation et de mes recherches, à trouver des moyens pour permettre aux personnes âgées de profiter de la qualité de vie de leur foyer et de leurs communautés aussi longtemps que possible. C’est ce que j’espère réaliser avec mon projet de recherche actuel.