Réseau de recherche sur les politiques sociales du Nouveau-Brunswick

Meranda Jem Collins McLaughlin


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1) Quel poste occupez-vous présentement et quel est votre titre officiel?

Je suis analyste des politiques et de la recherche à la Commission de l’enseignement supérieur des provinces Maritimes (CESPM) et étudiante de cycle supérieur (à temps partiel) à l’University of New Brunswick (UNB).

2) Quelle formation avez-vous reçue?

Je suis titulaire d’un baccalauréat ès arts (majeure en histoire et mineure en français) de  St. Thomas University et je fais actuellement une maîtrise en philosophie à l’UNB, spécialisée en études politiques. Ma thèse, la dernière exigence à laquelle je dois satisfaire pour obtenir mon diplôme, est presque terminée. Elle examine les politiques et les processus mis en place par les universités pour lutter contre le harcèlement sexuel parmi les étudiants.

3) Parlez-nous un peu de votre parcours professionnel. D’où vient votre passion pour la recherche ou le travail que vous faites et comment s’est-elle développée?

Avant de travailler pour la CESPM, je n’avais jamais envisagé de faire des études supérieures. Cependant, plus je consacrais de temps à mon poste subalterne d’analyste des politiques et de la recherche, plus je me passionnais pour la recherche, les politiques sociales et l’enseignement supérieur. Ne voulant pas quitter mon poste à la CESPM, j’ai décidé de faire une maîtrise en philosophie à temps partiel dans le domaine des études politiques. À partir de ce moment, mes projets liés aux politiques ont été guidés à la fois par mes expériences professionnelles et universitaires, qui m’ont préparée à effectuer une étude politique indépendante pour ma thèse.

4) Parlez-nous d’un ou deux de vos projets actuels.

Ma thèse de maîtrise est centrée sur les politiques et les processus mis en place par les universités pour lutter contre le harcèlement sexuel parmi les étudiants. Au cours de ma recherche, j’ai découvert que les universités des Maritimes ont des politiques qui préconisent le recours à la médiation pour traiter des cas de harcèlement sexuel, y compris l’agression sexuelle. Ces politiques, toutefois, contredisent la littérature sur le sujet, qui fait des mises en garde à propos des défis et des dangers que présente le recours à la médiation dans les cas de harcèlement sexuel, compte tenu des désavantages documentés pour les victimes. À la lumière de cette apparente contradiction entre les pratiques universitaires et la recherche savante, j’ai choisi comme point central de mon étude la médiation dans le cas de harcèlement sexuel dans les universités. J’ai pu interroger des sujets clés (p. ex. des agents de l’équité, des conseillers en matière de harcèlement) qui ont fait part de leurs expériences et de leurs points de vue sur les politiques relatives à la médiation en cas de harcèlement sexuel dans leur université. En combinant les commentaires recueillis auprès des sujets clés et ma recherche approfondie dans le domaine, j’ai pu cerner les forces et les faiblesses des pratiques actuelles et formuler des recommandations pour améliorer les politiques. Bien que mon étude soit axée sur les Maritimes, les leçons apprises peuvent s’appliquer à n’importe quelle université qui offre des services de médiation dans les cas de harcèlement sexuel.

5) Comment vos recherches ou votre travail peuvent-ils contribuer, selon vous, à l’élaboration de politiques publiques fondées sur des données probantes?

En interrogeant les sujets clés, je leur ai demandé d’expliquer les processus décisionnels utilisés pour élaborer ou modifier les politiques. Je souhaitais plus particulièrement découvrir les données qui appuyaient l’inclusion de la médiation comme option pour aborder les cas de harcèlement sexuel. À la fin, j’ai appris que très peu de gens étaient au courant des données appuyant un tel service (et que certains s’opposaient même à cette pratique). De plus, j’ai découvert que la plupart des universités ne recueillent pas les commentaires des utilisateurs des politiques pour déterminer l’efficacité des processus. J’espère que ma thèse démontrera comment la recherche actuelle peut servir à appuyer des changements politiques clés et à déterminer les données supplémentaires nécessaires pour aider les universités à prendre des décisions difficiles en matière de politiques.

6) Décrivez-nous certaines de vos réalisations passées qui ont été importantes dans votre cheminement professionnel. Ont-elles contribué à promouvoir des politiques publiques fondées sur des données probantes?

Les deux dernières années ont été extrêmement chargées et énormément enrichissantes. À chaque nouvelle occasion que j’ai eue d’agir comme présentatrice ou panéliste, j’ai rencontré de nouvelles personnes stimulantes et j’ai découvert le travail impressionnant qu’elles accomplissent pour soutenir un changement social positif. Souvent, les plus impressionnantes de ces personnes sont celles qui s’occupent à la fois de mener des recherches et de transformer cette recherche en actions concrètes. Le RRPSNB incarne cette mentalité de la recherche-action, et c’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles je me compte chanceuse d’être membre de cette organisation. J’ai aussi beaucoup aimé le programme De la recherche à l’impact offert par le Réseau l’an dernier. C’est la proposition de recherche de mon groupe qui a mérité le premier prix. En préparant notre proposition, nous avons eu l’occasion de rencontrer divers spécialistes gouvernementaux et universitaires qui ont mis nos idées à l’épreuve et qui nous ont aidés à mettre au point une proposition de recherche efficace. L’expérience a été instructive et m’a aussi donné un regain de confiance. Je suis tellement heureuse d’y avoir participé!

Depuis, j’ai eu l’occasion d’être conférencière ou panéliste pour d’autres organisations locales, notamment le Centre Muriel McQueen Fergusson de recherche sur la violence familiale, le Centre pour les victimes d’agression sexuelle de Fredericton, l’Université du Nouveau-Brunswick et l’Université St. Thomas. J’ai eu d’excellentes possibilités de discuter des résultats de ma recherche et de préconiser l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes. Plus récemment, j’ai rédigé un article sur les signalements d’agression sexuelle dans les universités canadiennes pour le forum d’Academica Group. Mon article appuie un examen critique des statistiques sur les agressions sexuelles et fait des recommandations précises pour des recherches supplémentaires dans le domaine. Dans les mois à venir, j’aurai l’honneur de participer au Forum sur les politiques publiques du Nouveau-Brunswick de 2015 du RRPSNB, à Moncton, et à la conférence nationale de l’Association canadienne pour la prévention de la discrimination et du harcèlement en milieu d’enseignement supérieur, à Toronto. Dans les deux cas, j’aurai l’occasion de présenter les résultats de ma recherche et de promouvoir des changements politiques fondés sur des données empiriques.

7) Décrivez en quelques phrases comment vous avez participé aux activités du RRPSNB et comment votre relation avec le Réseau a contribué à votre travail ou à vos recherches et/ou aux politiques sociales/économiques.

Je suis membre du RRPSNB depuis un peu plus d’un an. Mes échanges avec le Réseau ont été extrêmement positifs. J’ai eu à la fois la possibilité de rencontrer des gens qui se passionnent pour les politiques publiques fondées sur des données probantes et de mieux comprendre les processus décisionnels dans le secteur public. Je me réjouis à l’idée de continuer à collaborer avec ce groupe essentiel.


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